La sérénité du lac Léman et les souvenirs de la Belgique natale ont longtemps nourri mon travail, d’où les aplats de couleur, dits monochromes, travaillés dans la matière par couches successives.
Puis est venu le travail de la technique du collage. C’est à travers les collages de Motherwell, vus à Venise, au musée Peggy Guggenheim, en 2015, que j’ai eu envie de développer cela, après avoir vu son autoportrait (« Personage » 1943) et découvert ses joyeux autres collages.
Cela a fait circuler une nouvelle énergie. Les formes se sont libérées et les couleurs se sont invitées avec plus de franchise.
Ce matériau qu’est le papier est parfois bien fragile et demande de la douceur. Chaque petit bout de papier apporte sa poésie et guide l’avancement du travail. En s’intégrant à la forme il donne de la texture à l’ensemble de la composition.
Parfois les structures collées sont arrachées et le hasard ouvre de nouvelles routes, il n’y a pas de plan de départ, et cet avancement libre apporte beaucoup d’ enthousiasme.
Charlotte Callens